ï»żOntĂ©tĂ© requis six mois de prison avec sursis, un stage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein du couple et sexistes ainsi quâune interdiction de
VĂ©ritable flĂ©au des sociĂ©tĂ©s, les violences conjugales entraines son lot de drames rĂ©guliĂšrement. Face Ă un constat alarmant et Ă la mobilisation de nombreuses associations de victimes, le lĂ©gislateur a du rĂ©guliĂšrement intervenir pour proposer des mesures de protection de plus en plus efficaces. La protection des violences conjugales dĂ©signe lâensemble du dispositif juridique mis en place Ă lâĂ©chelle de la France afin de lutter contre les violences conjugales qui peuvent alors ĂȘtre physiques, sexuelles, verbales, psychologiques ou encore Ă©conomiques. Voyons de quelles maniĂšres les victimes peuvent dĂ©sormais se protĂ©ger. La protection des violences conjugales dĂ©signe lâensemble du dispositif juridique mis en place Ă lâĂ©chelle de la France afin de lutter contre les violences conjugales [1]. Celles-ci peuvent prendre diffĂ©rentes formes et ainsi renvoyer Ă des actes de diverses natures. Les violences conjugales peuvent alors ĂȘtre physiques, sexuelles, verbales, psychologiques ou encore Ă©conomiques [2]. Ces violences ne faiblissant pas, le gouvernement a organisĂ© un Grenelle des violences conjugales du 3 septembre au 25 novembre 2019. Lâobjectif poursuivi par cette initiative Ă©tait de prendre des engagements concrets et collectifs pour lutter contre les violences conjugales, et ce au moyen de la rĂ©union de plusieurs acteurs concernĂ©s par le sujet comme des ministres, des parlementaires mais Ă©galement des victimes ou des associations. Ce Grenelle a Ă©tĂ© suivi de trente mesures destinĂ©es Ă accroĂźtre la protection des violences conjugales ainsi que dâune loi du 28 dĂ©cembre 2019 visant Ă agir contre les violences au sein de la famille. Le 28 janvier 2020, la garde des sceaux a adressĂ© une circulaire aux juridictions afin de prĂ©senter les dispositions civiles et pĂ©nales immĂ©diatement applicables de la loi et indiquer des instructions de politique pĂ©nale provenant des rĂ©flexions du Grenelle Ă propos de lâaccompagnement des victimes, du suivi des auteurs de violences conjugales et de lâorganisation des juridictions en faveur dâune filiĂšre dâurgence dĂ©diĂ©e au traitement des violences conjugales. Le confinement national associĂ© Ă la crise sanitaire du coronavirus ne sâest dâailleurs pas appliquĂ© aux juridictions chargĂ©es de la protection des violences conjugales [3]. La pĂ©riode de quarantaine imposĂ©e par le gouvernement en raison de la pandĂ©mie a en effet entraĂźnĂ© une augmentation significative du nombre de ces violences Isabelle Rome, Les suites du Grenelle des violences conjugales, AJ Famille, 2020. Par la loi du 28 dĂ©cembre 2019, le lĂ©gislateur a entendu marquer une avancĂ©e notable dans la protection des violences conjugales, en particulier en ce qui concerne les violences faites aux femmes. La proposition de loi dĂ©posĂ©e Ă lâAssemblĂ©e nationale le 28 aoĂ»t 2019 indiquait dâailleurs que, bien que plusieurs grandes lois aient installĂ© des outils au cours des dix derniĂšres annĂ©es, le dĂ©ficit de protection des victimes de violences conjugales, notamment les femmes, est toujours dâactualitĂ©. La loi de 2019 est donc prĂ©sentĂ©e comme le moyen de combler le manque dâefficacitĂ© de lâarsenal lĂ©gislatif français en la matiĂšre. I. LâĂ©largissement de la protection des violences conjugales. A. La prise en compte de la protection des enfants comme victimes indirectes. De maniĂšre Ă©vidente, les enfants faisant lâobjet de violences de la part de lâun ou de ses deux parents sont reconnus comme Ă©tant des victimes directes de violences conjugales. Il est alors possible de mettre un terme aux relations parentales qui unissent lâenfant Ă ses parents, voire de retirer aux parents leur autoritĂ© parentale ou de placer lâenfant hors du foyer. Pour autant, avant la loi de 2019, les enfants qui ne subissaient pas dâatteintes directes ne bĂ©nĂ©ficiaient dâaucune protection juridique, malgrĂ© les sĂ©quelles de nature psychologique que sont susceptibles dâengendrer des violences commises par lâun des parents sur lâautre Isabelle Corpart, Pour une famille, vĂ©ritable havre de paix, de nouveaux renforcements de la lutte contre les violences conjugales, Hebdo Ă©dition privĂ©e n°809, 16 janvier 2020. DĂ©sormais, les violences commises par un parent sur lâautre peuvent aboutir Ă la suppression de la coparentalitĂ©. En ce sens, les parents peuvent se voir retirer totalement lâautoritĂ© parentale ou lâexercice de celle-ci par une dĂ©cision expresse du jugement pĂ©nal lorsquâils sont condamnĂ©s comme auteurs, coauteurs ou complices dâun crime ou dĂ©lit commis sur la personne de leur enfant, mais Ă©galement comme auteurs, coauteurs ou complices dâun crime sur la personne de lâautre parent [4]. La condamnation pĂ©nale de lâun des parents nâest toutefois pas une condition du retrait de lâautoritĂ© parentale. En effet, dĂšs lors que lâenfant est tĂ©moin de pressions ou de violences de nature physique ou psychologique exercĂ©es par lâun des parents sur lâautre, le retrait total de lâautoritĂ© parentale peut ĂȘtre prononcĂ© Code civil, article 378-1. La violence psychologique peut se dĂ©finir comme le fait de harceler son conjoint, son partenaire liĂ© par un pacte civil de solidaritĂ© ou son concubin par des propos ou comportements rĂ©pĂ©tĂ©s ayant pour objet ou pour effet une dĂ©gradation de ses conditions de vie se traduisant par une altĂ©ration de sa santĂ© physique ou mentale » [5]. Lâaction en retrait de lâautoritĂ© parentale peut ĂȘtre portĂ©e par le ministĂšre public mais aussi par un membre de la famille ou par le tuteur de lâenfant. De plus, si lâenfant a Ă©tĂ© recueilli par un particulier, un Ă©tablissement ou le service dĂ©partemental de lâaide social Ă lâenfance, ceux-ci peuvent saisir le juge aux fins de se faire dĂ©lĂ©guer totalement ou partiellement lâexercice de lâautoritĂ© parentale dans lâhypothĂšse oĂč un parent est poursuivi ou condamnĂ© pour un crime commis sur la personne de lâautre parent ayant entraĂźnĂ© la mort de celui-ci [6]. NĂ©anmoins, mĂȘme si le parent se voit retirer son autoritĂ© parentale, il nâen est pas pour autant libĂ©rĂ© de ses obligations Ă lâĂ©gard de son enfant. Ainsi, le parent doit contribuer Ă lâentretien et Ă lâĂ©ducation de son enfant en fonction de ses ressources, de celles de lâautre parent et des besoins de lâenfant, mĂȘme en cas de retrait de lâautoritĂ© parentale [7]. B. La consolidation de la protection des victimes directes. Depuis la loi du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spĂ©cifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces derniĂšres sur les enfants, le juge aux affaires familiales peut dĂ©livrer en urgence une ordonnance de protection lorsque les violences exercĂ©es au sein du couple mettent en danger la personne qui en est victime ou un ou plusieurs des enfants. Cela est possible mĂȘme lorsquâil nây a pas de cohabitation [8]. Plusieurs nouveautĂ©s rĂ©sultent cependant de la loi de 2019. Ainsi, dĂšs quâil reçoit une demande dâordonnance de protection, le juge convoque les deux parties, leurs avocats ainsi que le ministĂšre public dans le cadre dâaudiences. Celles-ci peuvent se tenir sĂ©parĂ©ment, en particulier lorsque la partie demanderesse le requiert. De plus, aucune plainte pĂ©nale prĂ©alable nâest requise pour que lâordonnance de protection puisse ĂȘtre dĂ©livrĂ©e [9]. En outre, lâordonnance doit ĂȘtre dĂ©livrĂ©e dans un dĂ©lai maximal de six jours Ă compter de la fixation de la date de lâaudience, si le juge aux affaires familiales estime quâil existe des raisons sĂ©rieuses de considĂ©rer comme vraisemblable la commission des faits de violence allĂ©guĂ©s et le danger auquel la victime ou un ou plusieurs enfants sont exposĂ©s [10]. Lâarticle 1136-3 du code de procĂ©dure civile modifiĂ©e par le dĂ©cret du 27 mai 2020portant application des articles 2 et 4 de la loi du 28 dĂ©cembre 2019 visant Ă agir contre les violences au sein de la famille prĂ©cise que lâordonnance doit ĂȘtre non seulement signifiĂ©e au demandeur mais Ă©galement au dĂ©fendeur, Ă©ventuellement en empruntant la voie administrative sâil existe un danger grave et imminent pour la sĂ©curitĂ© dâune personne concernĂ©e par lâordonnance de protection ou quâil sâagisse du seul moyen de notification. Il est Ă©galement impĂ©ratif que lâacte de signification soit remis au greffe dans un dĂ©lai de vingt-quatre heures Ă compter de lâordonnance qui fixe la date de lâaudience, Ă peine de nullitĂ© de la requĂȘte [11]. Le juge peut Ă©galement enjoindre Ă la partie dĂ©fenderesse de ne pas recevoir ni rencontrer certaines personnes que le juge aura prĂ©alablement dĂ©signĂ©es. De la mĂȘme maniĂšre, le juge peut interdire Ă la partie dĂ©fenderesse de se rendre dans des lieux oĂč se trouve de façon habituelle la partie demanderesse, ou encore proposer Ă la partie dĂ©fenderesse une prise en charge sanitaire, sociale ou psychologique, voire un stage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences sexistes et les violences faites au sein du couple de maniĂšre gĂ©nĂ©rale. Si la personne concernĂ©e refuse ce type de mesures, le juge informe immĂ©diatement le procureur de la RĂ©publique de cette opposition. II. La protection des violences conjugales par lâinstauration de mesures concrĂštes. A. La mise en place du bracelet anti-rapprochement. Dans le cadre de lâinterdiction faite au dĂ©fendeur de recevoir ou de rencontrer certaines personnes dĂ©signĂ©es par le juge, celui-ci a la possibilitĂ© dâordonner aux deux parties de porter un dispositif Ă©lectronique mobile anti-rapprochement. Il sâagit dâun bracelet permettant de dĂ©tecter la violation de son interdiction par lâauteur des faits de rester Ă distance de la victime en signalant sa prĂ©sence du conjoint violent lorsque celui-ci se situe Ă proximitĂ© de lâautre partie [12]. En ce sens, pendant toute la durĂ©e du placement, le juge peut ordonner au conjoint violent de porter un bracelet intĂ©grant un Ă©metteur permettant Ă tout moment de dĂ©terminer Ă distance sa localisation sur lâensemble du territoire français [13]. La pose du bracelet anti-rapprochement peut sâeffectuer Ă la demande de la victime ou, Ă dĂ©faut dâune telle demande, avec son consentement exprĂšs. En principe, le consentement de la personne placĂ©e sous contrĂŽle judiciaire est Ă©galement requis. Cependant, en cas de refus de sa part, cela sera considĂ©rĂ© comme une violation des obligations qui lui incombent, ce qui pourra impliquer la rĂ©vocation de la mesure puis le placement de la personne en dĂ©tention provisoire. Le code de procĂ©dure pĂ©nale prĂ©cise tout de mĂȘme que lâinstauration du dispositif du bracelet anti-rapprochement ne peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e de nâimporte quelle maniĂšre. Il est ainsi nĂ©cessaire que le procĂ©dĂ© soit mis en Ćuvre de sorte Ă garantir le respect de la dignitĂ©, de lâintĂ©gritĂ© et de la vie privĂ©e de la personne concernĂ©e. En outre, le bracelet ne doit pas constituer un frein Ă lâinsertion sociale de lâindividu. B. Lâassouplissement du recours au tĂ©lĂ©phone grave danger. Le tĂ©lĂ©phone grave danger est un procĂ©dĂ© qui consiste en lâobtention par la victime dâun dispositif de tĂ©lĂ©protection lui permettant dâalerter les autoritĂ©s publiques dans les cas oĂč elle est menacĂ©e dâun danger grave en provenance de son conjoint, de son concubin ou de son partenaire liĂ© par un pacte civil de solidaritĂ©. Aux termes de lâarticle 41-3-1 du Code de procĂ©dure pĂ©nale modifiĂ© par la loi du 28 dĂ©cembre 2019, le procureur de la RĂ©publique peut attribuer un tel dispositif Ă la victime si celle-ci ne cohabite pas avec lâauteur des violences commises. De plus, il faut que ce dernier ait Ă©tĂ© ciblĂ© par une interdiction judiciaire dâentrer en contact avec la victime dans le cadre dâune ordonnance de protection, dâune alternative aux poursuites, dâune composition pĂ©nale dâun contrĂŽle judiciaire, dâune assignation Ă rĂ©sidence sous surveillance Ă©lectronique, dâune condamnation, dâun amĂ©nagement de peine ou encore dâune mesure de sĂ»retĂ©. Si ces derniĂšres conditions ne sont pas remplies, le tĂ©lĂ©phone grave danger peut tout de mĂȘme ĂȘtre attribuĂ© Ă la victime sâil existe un danger avĂ©rĂ© et imminent, lorsque lâauteur des violences est en fuite ou nâa pas encore pu ĂȘtre interpellĂ©, ou quand lâinterdiction judiciaire dâentrer en contact avec la victime nâa pas encore Ă©tĂ© prononcĂ©e. Lâobjectif de ce dispositif de tĂ©lĂ©protection est de minimiser les actes de violence, notamment lorsque les circonstances font craindre un danger de mort pour les victimes. En pratique, lâattribution du tĂ©lĂ©phone grave danger est prĂ©cĂ©dĂ©e par une analyse de la situation de la victime par une association spĂ©cialisĂ©e ou un bureau dâaide aux victimes. Le dispositif se manifeste par la dĂ©livrance dâun tĂ©lĂ©phone pourvu dâun bouton dâalerte situĂ© Ă son verso. Lâactivation du tĂ©lĂ©phone permet ainsi de localiser la personne qui en fait lâusage, puis de mobiliser les forces de police sur place. Du cĂŽtĂ© des tribunaux, ceux-ci sont dotĂ©s en moyenne de trois tĂ©lĂ©phones par ressort. Ce chiffre relativement faible implique dĂšs lors une nĂ©cessaire hiĂ©rarchisation des demandes afin de sâoccuper en premier lieu des victimes pour lesquelles le risque est particuliĂšrement Ă©levĂ©. Lâintervention dâun avocat sensibilisĂ© aux comportements des auteurs de violences est nĂ©cessaire pour apprĂ©hender de la meilleure façon que ce soit ce type dâaffaires. NâhĂ©sitez pas Ă nous consulter si vous avez besoin dâaide.
15stages de responsabilisation pour la prévention et la lutte des violences au sein du couple et sexistes. 14 stages de sensibilisation aux dangers dse l'usage de produits stupéfiants. 5 stages citoyenneté à destination des mineurs. 4 stages citoyenneté à destination des majeurs. 4 stages de responsabilité parentale.
Un stage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences conjugales sera dorĂ©navant proposĂ© comme alternative Ă la prison aux hommes et femmes qui se montrent violents au sein de leur Aristide âą PubliĂ© le 18 novembre 2016 Ă 07h14 mis Ă jour le 18 novembre 2016 Ă 10h07 Comprendre sa propre conception du couple, son rapport Ă la violence, savoir gĂ©rer sa colĂšre et ses Ă©motions. Autant de points inscrits au programme de ce stage. DorĂ©navant, les hommes et les femmes qui se montrent violents dans leur couple, devront suivre un stage de responsabilisation pour la prĂ©vention et la lutte contre les violences au sein du couple, sous peine de poursuites pĂ©nales. Un stage pour celles et ceux qui ont commis des actes nâexcĂ©dant une certaine gravitĂ©. Ils auront alors 2 mois pour se remettre dans le droit chemin ou ĂȘtre convoquĂ© devant le tribunal, on leur laisse le choix. ECOUTEZ Franck ARISTIDE ECOUTEZ Xavier Bonhomme, Procureur de la RĂ©publique de Pointe-Ă -PĂźtre